À partir de 5 ans - Environ 9 minutes
Le petit renard attend sa maman dans le terrier. Il a faim. Elle est en retard. Le jour s'est levé et elle n'est pas revenue comme à son habitude.
Les heures passent et il a de plus en plus faim. Il commence aussi à s'inquiéter.
Et si elle ne revenait jamais ?
Le petit renard prend son courage à quatre pattes et sort du terrier.
Dehors, il fait froid. Le ciel est bleu, mais le sol est humide. Le petit renard n'avait encore jamais quitté le nid familial.
Les yeux ébahis, les sens en éveil, il découvre ce monde immense qui s'étend devant lui : le ciel, l'herbe, les cailloux, les arbres...
Ne sachant pas comment retrouver sa maman, le petit renard se dirige droit devant lui. Là-bas, de longs fils gris attirent son attention.
Il s'approche doucement, quand soudain, un animal portant de longues oreilles beiges aux pointes noires apparaît devant lui.
« Que fais-tu dehors tout seul, petit renard ? » lui demande le lièvre.
« Je cherche ma maman. Elle n'est pas rentrée et j'ai faim » répond le petit renard.
Le lièvre réfléchit et dit alors : « Je ne l'ai pas vue, je suis désolé de ne pas pouvoir t'aider. Mais surtout, ne t'approche pas de ces vilains fils barbelés : c'est dangereux. Si on s'y frotte, on peut se faire de vilaines blessures. »
Le petit renard promet de faire attention à la clôture et décide de partir dans une autre direction, tandis que le lièvre file à travers champ.
Le petit renard traverse la prairie jusqu'à atteindre la lisière de la forêt. Arrivé près du chemin, il se retrouve soudain face à quatre fines jambes.
Il lève la tête et découvre un bel animal fin et élancé.
« Que fais-tu dehors tout seul, petit renard ? » l'interroge le chevreuil, soucieux.
« Je cherche ma maman. Elle est en retard et j'ai vraiment faim ! » répond le petit renard.
Le chevreuil penche la tête et après quelques secondes, il répond :
« Je n'ai vu aucun renard aujourd'hui. Mais ne suis surtout pas le chemin, tu pourrais y faire une mauvaise rencontre : nous avons entendu tirer, un peu plus loin dans la forêt. Le chasseur y rôde avec son chien et son fusil. Bon courage, petit renard. »
Le chevreuil s'éloigne. Petit renard a peur.
Il quitte vite ce chemin mal fréquenté et décide de pénétrer dans le sous-bois.
Il pense à sa maman : où peut-elle bien être ? Sait-elle éviter le chasseur ? Aurait-il pu lui arriver malheur ?
Le renardeau est tiré de ses pensées lorsqu'il entend des grognements et aperçoit une forme sombre qui bouge au loin.
Il s'approche de l'imposante silhouette et découvre un gros sanglier qui fouille la terre avec son groin.
Le sanglier relève la tête, étonné, et demande :
« Que fais-tu là tout seul, jeune goupil ? »
« Je n'arrive pas à retrouver ma maman. Elle n'est pas rentrée au terrier ce matin » répond le petit renard.
Le sanglier remue son groin et, grognant à nouveau, il marmonne :
« Les renards et les sangliers ne se côtoient pas tellement. Je ne vais pas pouvoir t’aider. »
Impressionné, le petit renard se remet en marche sans attendre, mais le sanglier l'interpelle :
« Tu ne devrais pas aller dans cette direction. Une route fréquentée traverse la forêt par là-bas. Dans notre harde, plusieurs de nos membres ont été blessés à cause des automobilistes. Ils roulent vite et ne font pas attention à nous. »
Le petit renard s'apprête à le remercier pour sa mise en garde, mais le sanglier s'est déjà remis à fouiller le sol.
Le coeur battant, il choisit d'écouter ce conseil et de prendre une autre direction.
Il se remet à penser à sa maman et son petit coeur se serre d'inquiétude. Sa maman aurait-elle pu se faire cogner par une voiture ?
Il préfère ne pas y penser. Il a vraiment hâte de la retrouver.
Marchant dans le sous-bois, le petit renard sent soudain une odeur alléchante.
Elle lui rappelle les proies que sa maman lui ramène de ses nuits de chasse.
Il avait déjà très faim, il sent son estomac gargouiller encore plus fort.
Le petit renard est très concentré à suivre ce doux parfum, quand un énorme oiseau s'envole d'un fourré près de lui pour aller se poser dans un arbre un peu plus loin.
Le petit renard s’approche.
« Tu m'as fais peur ! » se plaint alors le faisan.
Il demande ensuite : « Que fais-tu dans ce bois tout seul, jeune renard ? »
Le petit renard explique qu'il cherche sa maman car elle n'est pas rentrée. Il précise ensuite qu'il a très faim et qu'il a senti une odeur très alléchante !
Le faisan secoue ses plumes colorées et cligne des yeux.
Il se penche et dit alors : « Je n'ai pas vu ta maman. Par contre, je sais d'où vient l'odeur qui t'attire tant. Un humain pose des pièges dangereux pour les renards, près du tas de fumier. J'en ai déjà vu plusieurs se faire prendre par le passé. Tu dois absolument éviter cet endroit. »
Le faisan se redresse alors et s'envole sans ajouter un mot.
Le petit renard est bien embêté. Un piège ? Mais pourquoi le monde est-il aussi hostile ?
Il a tellement faim et il aimerait tant manger.
Mais il réalise aussi qu'il est vraiment trop petit et inexpérimenté pour se promener seul dans la campagne.
Le petit renard décide de faire demi-tour et de repartir vers sa tanière. Peut-être sa maman a-t-elle fini par revenir à la maison ?
En chemin, le petit renard voit soudain une flamme rousse sauter entre les herbes hautes. Il se précipite en criant : « Maman ! »
Mais un animal plutôt brun, très long et plus petit que lui sort la tête, intrigué. Ce n'est pas un renard. Ce n'est pas sa maman.
« Que dis-tu, petit renard ? » demande la fouine, dressée sur ses pattes arrières.
C’en est trop pour le petit renard ! Il se met à pleurer et explique à la fouine qu'il croyait avoir retrouvé sa maman.
La fouine se roule sur le dos pour se gratter et se redresse soudain pour lui répondre.
« Je n'ai pas vu ta maman ! Je viens d'aller chasser dans le poulailler : ne t'en approche surtout pas, le fermier va être furieux ! S'il voit un renard, il le croira responsable et l'attrapera sans hésiter avec sa fourche ! »
Le petit renard est dépité. Chaque animal qu'il croise lui conte un nouveau danger.
Il part en courant se réfugier au fond de son terrier.
Il se retrouve seul dans le noir, toujours plus affamé. Il décide d'attendre. Cette escapade l'a épuisé, il a froid et il est terrorisé à l'idée de ne jamais revoir sa maman.
Le temps passe, le soir arrive.
Soudain, le petit renard entend un bruit familier. Il relève la tête et aperçoit une magnifique silhouette rousse et blanche se faufiler dans le terrier.
« MAMAN !!! »
Le petit renard n'en croit pas ses yeux. Il glapit de bonheur !
Sa maman se couche contre lui pour le réchauffer. Il peut enfin téter !
Le lait chaud lui réchauffe le corps et le coeur. Sa maman le lèche et le regarde avec amour.
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« Je suis désolée mon petit » dit-elle, « j'étais allée chasser les rongeurs dans l'étable et le fermier a fermé la porte sans que j'aie le temps de m'enfuir. Je suis restée coincée dedans toute la journée, jusqu'à ce qu'il ouvre la porte à nouveau. »
Le petit renard raconte son escapade à sa maman. À présent, il est repu, rassuré et réchauffé.
Sa maman lui offre un beau rat qu'il déguste avec ses petites dents.
Pendant ce temps, elle lui parle.
« Tu as été très courageux et tu as appris beaucoup de choses aujourd'hui. Comme te l'ont dit les animaux, la vie sauvage est pleine de dangers. Mais je suis rusée et je vais t'apprendre comment éviter chaque piège. Demain, tu viendras avec moi. »
Le petit renard a terminé son repas et s'endort contre la fourrure chaude de sa maman.
Il sait qu'elle sera toujours là pour lui : elle est la plus intelligente des animaux de la campagne.
FIN
Ces histoires sont inventées, écrites, illustrées et racontées par nous-mêmes : n'hésitez pas à nous faire un petit retour sur ce que vous avez aimé, ce qui vous a moins plu, ainsi que sur les réactions de vos enfants !
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