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Nous voici au mois de Septembre, dans le petit bois qui côtoie le château d’un petit village de campagne.
Le jeune lérot a quitté son nid depuis quelques semaines. Il porte un masque noir adorable autour des yeux et une petite queue qui se termine en plumeau.
Inexpérimenté, il se promène, découvre de nouveaux territoires et dort un peu n’importe où.
Mais depuis peu, les nuits commencent à être vraiment longues. La température baisse. Il sent que le froid arrive et il ne sait pas comment se préparer à traverser les longs mois d’hiver.
Un matin, alors qu’il était assis pensif, sur une haute branche, il se mit à écouter le chant des oiseaux qui se réveillaient en se demandant où il allait bien pouvoir s’abriter pour dormir.
Soudain, le tirant de sa rêverie, une hirondelle passa à toute vitesse à côté de lui.
« Que fais-tu ici ? Tu vas finir par te faire manger si tu restes à découvert comme cela » lui lança-t-elle.
« Oh mais je ne sais pas où aller. Le froid arrive et je n’ai pas d’abri. Comment fais-tu toi, pour supporter l’hiver ? »
L’hirondelle se posa alors près de lui et lui raconta son départ prochain.
« Nous allons nous regrouper et partir toutes ensembles, vers le sud jusqu’en Afrique, pour passer l’hiver à un endroit où il fait bien moins froid et où nous aurons suffisamment à manger ».
« C’est incroyable, quel grand voyage pour un petit oiseau ! J’aimerai bien pouvoir faire pareil, mais jamais je ne pourrai voler si longtemps ! »
Il marqua une pause et réalisa : « D’ailleurs, je ne pourrai pas voler tout court… »
L’hirondelle lui proposa alors de demander conseil à la mésange, qui passait les hivers ici sans faire de migration vers un pays chaud.
« Eh bien pour moi, c’est difficile », avoua la mésange, « Quand il fait mauvais temps je reste abritée et, quand les jours sont meilleurs j’essaye de trouver à manger. Heureusement, les humains mettent souvent des graines à ma disposition, dans les mangeoires près des maisons. Peut-être que le mieux pour toi serait de demander à un animal qui te ressemble un peu plus, comment il s’y prend ? ».
Les deux oiseaux et le jeune lérot prirent la direction du grand noisetier et y retrouvèrent l’écureuil, en pleine activité au pied du vieil arbre.
« Eh bien, quelle tête fais-tu cousin ! Que t’arrive-t-il ? » lui demanda le rouquin à la queue en panache, en voyant le lérot arriver accompagné des deux oiseaux.
« L’hiver approche et je ne sais pas ce que je dois faire pour m’y préparer », répondit alors le lérot.
« Comment fais-tu, toi ? »
« Eh bien moi, depuis des semaines, je cache des provisions, pour trouver à manger lorsque les arbres seront dépourvus de feuilles et de fruits ! J’ai mes cachettes favorites et, pleins d’autres que j’invente au gré de mes promenades et… que j’essaye de ne pas oublier… » finit-il à mi-voix en semblant chercher des yeux quelque chose autour de lui.
« C’est une bonne idée ça ! », s’écria le lérot.
Dans un excès de motivation, il sauta dans les feuilles et saisit alors une noisette, puis deux. Il en pris une troisième et fit tomber les deux premières. Il en repris une deuxième, couru droit devant, les refit tomber, marcha dessus et s’étala de tout son long. L’écureuil et la mésange s’échangèrent un regard sceptique, tandis que l’hirondelle ne pue s’empêcher de rire.
« Une par une, ce sera plus sur, je crois ! » lui lança l’écureuil pour essayer de l’aider un peu.
Le lérot alla vite en cacher une sous une grosse pierre. Il récupéra la deuxième et la cacha sous une feuille. Pour la troisième, il commença à essayer de creuser le sol comme le fait l’écureuil… et s’assit soudain, haletant, épuisé.
Il ne savait déjà plus où il avait mis sa première noisette.
« Je ne suis pas sur que ce soit une solution qui me convienne », réalisa-t-il soudain. Je n’ai pas tes pattes, ta mémoire et puis, toi tu es un hyperactif ! Moi, quand le froid arrive, j’ai juste envie de… dormir… »
L’hirondelle les coupa soudain : « Attention, un prédateur arrive ! »
Elle disparu dans le ciel et nos deux amis à quatre pattes montèrent sur la première branche à côté de la mésange.
Ils attendirent, inquiets. Des pas se rapprochant doucement se faisaient entendre dans les feuilles.
Un rouquin malicieux surgit soudain des broussailles, les faisant sursauter.
« Eh bien, voilà une petite réunion interessante », lança le renard sur un ton amusé, « puis-je y apporter ma contribution ? »
« Nous essayons d’aider le petit Lérot à se préparer pour l’hiver », répondit alors l’écureuil.
« Tu… tu t’y prends comment toi ? » lança alors timidement le lérot, en se demandant si sa question était vraiment pertinente.
« Eh bien moi, pour me préparer pour l’hiver, je regarde tous les petits animaux se préparer pour l’hiver », répondit le renard avec un large sourire.
Le lérot déglutit et tous eurent un petit mouvement de recul.
« Aller je blague, enfin quoi qu’il en soit, je n’ai pas faim pour le moment, soyez sans crainte !
Mais j’ai cru entendre que toi, tu avais envie de dormir quand tu as froid. Peut-être peux-tu demander conseil à un professionnel de la sieste hivernale ! Le voici justement qui arrive ».
Dans un grand bruit de feuilles séchées, le hérisson fit son apparition, sans la moindre discrétion. Il revenait de sa nuit de déambulation pour se nourrir.
« Quel boucan l’ami ! » Lança le renard, moqueur.
« Eh bien moi, je n’ai pas des longues pattes élancées comme les tiennes ! », répondit le hérisson un peu vexé.
« Et tu as aussi un ventre un peu plus rond », ajouta le renard amusé.
« Je me prépare pour l’hiver, Monsieur ! Moi je ne vais pas le passer à manger des petits innocents ! ».
Profitant de cette réplique pour enchainer sur le sujet qui les intéressait, l’écureuil les coupa :
« Justement, puisque l’on parle de l’hiver ! Le petit lérot ici présent ne sait pas comment se préparer à affronter le froid. Aurais-tu des conseils à lui donner ? »
Le hérisson commença alors à expliquer qu’il se fabriquait un nid au niveau du sol, au pied d’une haie, dans un vieux tas de branchages, par exemple.
Le lérot l’écouta avec envie : « Oh oui, un nid douillet pour dormir tout l’hiver, voici une idée qui me plairait ! Mais tu n’as pas froid, couché sur le sol ? »
« Oh non, je reste bien enroulé dans les feuilles qui s’accrochent à mes épines »
« Super ! » s’écria le Lérot, « il faut que j’essaye ça ! »
Sautant par terre sous le nez du renard qui n’en revenait pas de tant d’audace, il commença à se rouler dans les feuilles jaunes et rouges qui jonchaient le sol. Bien entendu, aucune feuille de pu rester accrochée à son pelage lisse et doux ! Agacé, il finit par en trouver une plus grande et serra fort les deux extrémités entre ses petites pattes pour ne pas qu’elle retombe, un peu désespéré.
Devant ce spectacle étonnant, le renard éclata de rire.
« Si tu continues à te déguiser en wrap, il ne faudra pas s’étonner que ça me donne faim ! » lança-t-il.
Le lérot lâcha la feuille et remonta vite sur la première branche de l’arbre.
« Je crois que ce n’est pas une solution pour moi. Au sol je suis maladroit, lent, trop vulnérable ! Moi j’aime la hauteur ! »
Il réalisa soudain que ses amis avaient beau vouloir l’aider, chacun avait des besoins et une technique différente pour passer la saison froide.
« Je crois qu’aucun de vous ne pourra m’aider », dit-il tristement.
La mésange eu soudain une idée.
« Écoute, si tu veux un petit abri en hauteur, moi je peux te montrer le nichoir où je suis née ! L’hiver, nous ne l’utilisons pas ».
Le lérot l’accompagna et découvrit une petite cabane en bois confortable et abritée, cachée dans les arbres à proximité d’un grand jardin.
« Oh mais c’est superbe ! Comme je vais m’y sentir bien ! Il y a seulement quelques aménagements intérieurs à faire », s’écria le lérot enchanté.
Entendant cela, le hérisson partit chercher des feuilles et de la mousse, qu’il ramena au Lérot pour l’aider à se faire un nid douillet.
L’écureuil ne voulant pas être en reste, déposa quelques noisettes au fond du nid, « au cas où tu aies un petit creux avant de dormir ! »
Le lérot heureux, regarda alors le renard qui suivait les opérations attentivement depuis le sol.
« Moi je n’ai pas grand chose à t’offrir, lui lança alors le renard.
« Cependant, si cela peut t’aider à trouver le sommeil, je peux t’assurer qu’il me sera impossible de grimper jusque là-haut pour te croquer », ajouta t-il de son air toujours coquin.
Le lérot le remercia poliment, ainsi que tous les petits animaux qui avaient offert leur contribution. Chacun pu retourner à ses occupations et terminer ses préparatifs.
Quand l’hiver arrivera, le petit lérot pourra s’endormir tranquillement au chaud, enroulé dans les feuilles et la mousse, à l’abri de tout danger, dans sa petite maison de bois.
On peut retenir de cette petite histoire que si nos amis peuvent parfois nous aider en partageant leur expérience, chacun doit suivre son propre chemin et écouter ses propres besoins pour trouver le bonheur !
FIN
Ces histoires sont inventées, écrites, illustrées et racontées par nous-mêmes : n'hésitez pas à nous faire un petit retour sur ce que vous avez aimé, ce qui vous a moins plu, ainsi que sur les réactions de vos enfants !
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